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Les news de gilles
29 mars 2010

Le bonheur

Peut-on être heureux individuellement heureux dans une société malheureuse ?

Pascal BRUCKNER (Philosophe)  /  Christophe ANDRE (Psychiatre à Ste Anne PARIS ? Thérapie comportementale et cognitive).

Christophe  ANDRE :

  1. Définition : Content d’exister. C’est un sentiment, on en prend conscience de notre bien être. Cet acte de conscience, qui permet le bonheur, explique que les anxieux ne le reconnaissent que lorsqu’il est parti (RADIGUET).

  La conscience nous permet de reconnaitre le bonheur. Des gens ont peur de s’abandonner par peur du moment où il ne sera plus là. Le pessimiste a peu de capacité à s’abandonner au bonheur.

  1. Pourquoi j’aime le bonheur ?  Mon boulot est de soulager les gens. Les anxieux et les dépressifs ont une maladie récurrente â capacité à savourer l’instant présent. Il est persuader que la vie est tragique car elle se termine mal.

« Le bonheur n’est pas le but mais le moyen de la vie »  Paul CLAUDEL

  1. Retour sur la question : ce n’est pas en freinant notre bonheur que l’on allonge celui des autres. Les gens de bonne humeur sont plus altruistes. Le bonheur est une source d’énergie, car les émotions positives nous permettent de nous lancer dans des choses plus grandes.

Pascal BRUCKNER :

Lorsque nous sommes confrontés au malheur des autres, on peut être nous même dans un grand bonheur. Le souci de nous même l’emporte sur le souci des autres. La concordance des temps dans l’humanité pour le bonheur n’existe pas. L’universalité du bonheur ne peut pas exister, sauf dans certains cas exceptionnel (ex : coupe du monde 1998…).

Le Malheur :

  • Pour les stoïciens et les épicuriens : la douleur n’existe pas, les dieux sont imaginaires.

  • Pour le Christianisme : exaltation de la souffrance. L’être humain est toujours dans le péché originel, et il doit donc faire son salut et son rachat sur terre. La maladie et la mort sont donc des étapes nécessaires.

  • Notre époque : depuis les Lumières (17ème / 18ème) , on sait qu’il y a des la souffrance mais que l’on peut améliorer sa condition à travers les techniques agricoles, les médicaments…

L’être humain essaie de rendre meilleur  individuellement et collectivement sa condition. L’optimisme d’aujourd’hui est à son extrême. Le 20ème siècle, après la 2ème guerre mondiale, rompt avec la notion que le bonheur ne peut pas être toujours présent. Aujourd’hui, et depuis quelques années, le mot le plus obscène de la langue française est le mot « incurable ». SIDA : alliance de la jeunesse, de la sexualité et de la mort.

Aujourd’hui, l’obscénité est

la Mort

â on la cache. Les gens ne prennent plus le deuil.

P. BRUCKNER retournerait plutôt la question : A-t-on le droit d’être malheureux dans une société qui prône le bonheur à tout prix ?

Dans nos sociétés, on fait les gens malheureux !  on se rend malheureux de ne pas être heureux.

Dans le cadre d’une étude sur le bonheur, des analystes anglais blairistes ont demandé aux gens ce qui pouvait être pour eux une entrave au bonheur :

·        Inégalités sociales

·        Accès au travail

·        Accès au système de santé.

Au 18ème siècle, à travers la révolution française et celle américaine, on a introduit la notion de bonheur. Ainsi dans la constitution américaine est inscrit le droit à la poursuite du bonheur.

« La mélancolie est le bonheur d’être triste ». Victor HUGO

P. BRUCKNER souligne que les régimes communistes introduisaient aussi la notion de droit à la poursuite du bonheur.

La politique n’a pas à nous dicter le bonheur, ni se perdre dans un débat sur l’identité nationale. Le politique doit s’occuper d’hygiène, de santé, de logement, de sécurité, d’éducation…

Ces dernières années au PNB, on oppose le BNB (Bonheur National Brut). Ainsi, le BOUTHAN et le DANEMARK sont ils les pays où, selon une enquête, il fait bon vivre.

Cependant, il n’y a pas de baromètre du bonheur. On a chacun sa définition du bonheur. Aussi, le malheur procure un destin.

â Autocréation de son malheur : des gens ont une propension à détruire leur talent ou leur succès. On peut être bien dans son malheur…

Intermittence et fragilité du bonheur.

« Le bonheur, c’est la tiédeur » pour P. BRUCKNER

Les immigrés (espagnols, italiens au début 20ème siècle puis d’Afrique ensuite) ont vécu un bonheur par procuration ; Ils espéraient une meilleure vie pour leurs enfants.

Année 60 : capitalisme de jouissance / capitalisme productif. On attendait d’avoir de l’argent avant de consommer.

Aujourd’hui, avec le crédit : « ce que tu veux, tu l’auras tout de suite ».

1968 : triomphe de l’individualisme â « jouir sans entraves ». Le langage libertaire de 1968, c’est transformé en langage publicitaire.

Aujourd’hui, le sacrifice n’est plus aussi large (nation Ò militaires), mais plus restreint (familial).

Solitude :

Les derniers siècles ont rendu les personnes plus autonomes mais aussi plus individuels. Avant, nous avions le Roi et les manants ; la liberté était plus que restreinte mais il existait une solidarité entre le tiers état, une chaine sociale.

Aujourd’hui, les « solos » peuvent retrouver ce lien social à travers des associations ou du militantisme.

« Le pire des tourments que l’on peut faire subir à un être humain est de le mettre seul au paradis »  GOETHE

Plaisir : satisfaction d’un besoin â durée de vie plus limitée.

La France

est vue comme la culture des plaisirs depuis le 18ème siècle.

La joie : approbation de l’existence telle qu’elle est dans le bien et le Mal.

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