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Les news de gilles
21 mars 2010

Crise et besoin

La crise actuelle a failli abattre le système dans lequel nous nous sommes installés. Effrayés que nous sommes, nous avons été contraints de nous interroger sur son bien-fondé.

Cette crise nous révèle que nos finalités nous conduisent peut être à notre perte.

La compétition, qui aurait dû n'être qu'un moyen, est devenue une finalité en soi: progresser à tout prix pour ne pas risquer de reculer. Nous voilà emportés dans une course incessante. Voici ce qu'en pense Luc FERRY, dans Apprendre à vivre: "Plus personne ne sait où nous mène le cours du monde, car il est mécaniquement produit par la compétition et nullement dirigé par la volonté consciente des hommes regroupés collectivement autour d'un projet de société."

Notre autre finalité est celle de l'avoir. Ce désir inextinguible d'avoir toujours plus crée en nous une insatisfaction profonde, qui ne décroît pas quand nous parvenons à obtenir davantage. Au contraire, elle est excerbé par cette recherche effrénée qui, en principe, devrait l'appaiser. C'est alors la frustration qui survient et atteint même ceux qui viventdans l'opulence, c'est à dire environ un tiers de l'humanité.

Cette finalité de l'avoir avait été analysée par Herbert MARCUSE, dès 1964 dans L'homme unidimensionnel.

Il avance que ce qu'il appelle la « société industrielle avancée » crée des besoins illusoires qui permettent d'intégrer les individus au système de production et de consommation par le truchement des mass media, de la publicité et de la morale. La conséquence en est un univers de pensée et de comportement « unidimensionnel », au sein duquel l'esprit critique ou les comportements antisystémiques sont progressivement écartés. On peut dire que MARCUSE anticipe le dressage cognitif et ethico-neuronal contemporain.

Revenons à notre crise... Si à la sortie de la crise, nous gardons ces mêmes attitudes, nous replongerons forcément dans de nouveaux ennuis.

Si demain, les pays pauvres et les pays émergents atteignaient notre niveau de consommation, les ressources de la planète seraient très vite épuisées. Il faudrait deux terres et demie pour que tout le monde vive au niveau des français !!

Allons-nous donc continuer dans la voie de la croissance de nos consommations et du gaspillage qu'elles entraînent ?

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